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Etude générale de l'oeuvre

Étude de “La Peste”


Narration:

- La majeure partie du récit est écrit à la troisième personne. è Le narrateur ne semble donc pas faire partie de l’histoire.

- Le récit est narré avec une focalisation externe. è Toutes les pensées et souvenirs nous sont montrés à travers le dialogue ou plutôt la narration des dialogues.

è Le projet du « prologue » se corrobore : la chronique (Ceci implique impartialité, objectivité).

Cependant, comme on l'a déjà remarqué dans le "prologue" on trouve des adjectifs possessifs, des pronoms personnels de première personne pluriel, "notre ville", "chez nous", qui nous montrent que le narrateur fait partie des habitants d'Oran. Encore plus étonnant, le narrateur parle de lui a la troisième personne au chap 1 de la partie ll: "le narrateur lui-même, pris dans le même sac." ; "le narrateur est en mesure de dire". On peut penser que cette distance prise par rapport a lui-même participe aussi a cette volonté de présenter un récit objectif. Il n'avère finalement que ces procèdes apparaissent très régulièrement tout au long de l'œuvre (alternance il/nous, notre/le narrateur).

En fait, on apprend dans le dernier chapitre du recit (V, 5) que le narrateur est Rieux lui meme.

 

Enfin, on remarque la presence d'un second narrateur: Tarrou au travers de ses observations consignees dans ses carnets.

 

Conclusion :

Nous notons donc une narration particulière, marquée par l’objectivité.

On peut dire ainsi que « La Peste » peut être aussi considérée comme un apologue

è Ceci implique inciter à un devoir de mémoire, le récit nous met en garde pour certaine vigilance. Il comporte donc une morale.

 

 

Les Personnages :

Rieux : Médecin, dans l’analyse de l’œuvre de Camus, il symbolise le passage du cycle de l’absurde à celui de la révolte et annonce aussi l’humanisme profond (refuser la mort des innocents, insiste sur l’idée de justice) de Camus qui finalement lui fera entreprendre le cycle de l’amour non achevé.

Tarrou : c'est celui qui symbolise la résistance, ll 7 et 8. C'est Tarrou qui met en place les réseaux censés de permettre de lutter contre la peste (fonctionnement assez proche de celui des réseaux de résistance pendant l'occupation allemande). C'est encore la seconde voix narrative du roman. C'est grâce à lui qu'on découvre Cottard, ainsi que d'autres personnages de moindre importance. Il n'évoque pas que la peste (contrairement a Rieux) et donne ainsi une certaine "aération" du roman. Sa mort à la fin du roman (il est le dernier à mourir de la peste) dûe à la combinaison des deux formes de la maladie peut sembler remplir une fonction cathartique (Jesus/laic athée) --> les gens n'ont pas besoin de dieux pour se sauver eux-mêmes.

Grand : Antihéros par excellence, il va être celui que la peste revele parce que c'est sans doute de lui que le lecteur en attend le moins --> aucune prédisposition n'est nécessaire pour entrer en résistance (sauf peut être générosité naturelle). Il n'est pas besoin d'être un héros pour lutter.

Rambert : Journaliste venu faire une enquête sur les conditions de vie des arabes.

-          Description physique au chap. 1, I.

Il se trouve donc emprisonné par la quarantaine dans la ville, il cherche donc désespérément à quitter la ville dans la Partie II.

Or, finalement, dans les dernières lignes de cette partie, lorsqu’il apprend par Tarrou que Rieux est aussi séparé de sa femme, il décide de rester et de les aider à lutter contre la maladie.       è Il fait donc confiance à qu’il était destiné à se croiser avec cette ville.

è il représente donc les résistants étrangers qui se sont battus et souvent sacrifiés pour libérer la France (Groupe Manouchian )

Cottard : personnage à part, il est le seul à se réjouir et à profiter de la peste. Il s’enrichit grâce au marché noir. On ne peut pas pour autant parler de personnage négatif. Il conserve toujours un lien avec le groupe Tarrou, Rieux, Rambert, Grand. Il n’y a pas de la part du narrateur de jugement sur ce personnage, juste l’expression parfois d’une certaine pitié vis à vis de celui qui s’est « trompé de chemin ».

è On trouve ainsi cet humanisme de Camus dans le refus de condamner ce personnage, ce qui peut s’interpréter comme une critique vis-à-vis de la purge après la 2nde Guerre Mondiale.

Paneloux : C’est le prêtre. Nous pouvons distinguer 2 étapes différentes, ou « 2 Paneloux » :

-          Le premier, avant la mort du fils Othon. Un prêtre très sévère et culpabilisant (la faute des hommes). Il voit donc la Peste comme une punition divine (1er prêche, 3),

 

Mort du fils Othon : 3, IV.

-          Le seconde, après la mort du fils Othon (4, IV), où il se demande si il y a encore quelque chose qui permet de conserver la foi en Dieu.

 

Othon : C’est le juge, (cependant, il s’agit d’un juge qui condamne avant de juger, intertextualité avec le procès de Meursault de L’Étranger). Il est décrit au chapitres 1 et 2, I, avec sa famille dans les carnets de Tarrou. On peut presque dire qu’il s’agit de l’antithèse de Grand : campé sur ses certitudes, un statut social important au début de roman, il va petit à petit décliner avec sa mise en quarantaine et la mort de son fils. On le voit toujours au travers des carnets de Tarrou au chap.5 IV devenu un pauvre être.

Il est finalement emporté par la maladie (1, V).

Vieil Espagnol : Il traverse le roman (1 I ; 3 I ; 8 I ; 6 II ; 6 IV ; 7 IV ; 5 V) sans prendre aucun rôle a priori aucun rôle à l’intrigue. Il reste allongé dans son lit à compter le temps qui passe.

Il ne subit aucune évolution mais observe avec une certaine perspicacité ce qui se passe dans la ville.

Petit vieux aux chats : personnage apparemment sans influence. Il s’amuse à jeter des petits morceaux de papier par la fenêtre pour attirer les chats. Quand ceux- ci son assez près, il leur crache dessus. Ce personnage est également évoqué par Tarrou dans ses carnets.

 

Le fait d’évoquer des personnages aussi singuliers, sert peut-être à montrer que la norme est rare, que chaque humain est différent et pour le petit vieux, que l’âge n’est pas un critère de respectabilité.

M. Michel : le concierge de l’immeuble où vit Rieux. On peut parler de lui comme d’un personnage « rigide » (comme Othon) car il refuse de voir l’évidence, que des rats meurent dans son immeuble. Il est le premier mort. On peut donc imaginer que ces personnages, campés sur leurs certitudes son incapables de s’adapter aux bouleversements d’ampleur et sont donc les premiers à en être les victimes.

 

Les femmes dans La Peste : Elles sont presque inexistantes, mais ont un rôle plus important qu’il n’y parait.

La femme de Rieux : Elle n’est pas présent que dans le chap. 2 *, I, car elle part se faire soigner dans une autre ville et reste ainsi éloignée d’Oran avec la mise en place de la quarantaine.

Elle apparaît cependant de temps en temps, par l’intermédiaire de conversations téléphoniques, de lettres, de télégrammes avec des messages du plus en plus brefs. À la dernière page du chap.3 V, on apprend son décès.

La mère de Rieux :Personnage transparent, elle est souvent évoquée par Tarrou. Elle peut symboliser le sacrifice maternel, la bonté naturelle.

La maìtresse de Rambert : C’est pour elle que Rambert cherche à « s’évader » d’Oran. La femme représente ainsi l’idéal, le bonheur par lequel l’homme est prêt à tout.

La fille de Mme. Loret : C’est la seule femme pour laquelle on trouve une description des symptômes. Cette agonie permet de passer du cas particulier à une généralité, en provocant un impact plus fort dans le lecteur.

Elle, comme jeune fille, représente la pureté, la virginité. Or, la description de l’agonie se centre dans le sexe de la femme (le plaisir donc), le ventre (symbole de vie). Ainsi, le ventre ne correspond plus à la vie et le plaisir, mais devient le lieu de la mort et la souffrance (démontre la puissance de La Peste).

 

 

La Peste : Elle est personnifiée dans le chapitre 1, V, et apparaît donc comme un actant à part entière.

 


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