Commentaire Aube

 

 

Le poète français du XIX siècle Jean Nicolas Arthur Rimbaud (1854-1891) écrit ses premiers poèmes á 15 ans et publie ses idées sur le poète : il doit être voyant et moderne. Ecrivant la majorité de ses poèmes entre 16 et 19 ans, publie en 1886 Illuminations, un recueil de 57 poèmes en prose des voyages en Allemagne, Belgique et Angleterre. Entre ces poèmes on trouve Aube, poème composé de 7 strophes sans une structure établie où seulement la première et la dernière sont deux vers octosyllabes. Dans ce poème, qui évoque la magie du monde qui émerge des ténèbres, le narrateur, qui rêve, marche au travers d´un bois ou de la ville en poursuivant l´aube, et pourtant, le début du jour. Le récit, mi-fantastique, mi-réaliste, peut avoir différentes interprétations telles que l´aventure d´un enfant émerveillé, le récit d´une quête amoureuse ou le mythe du lever du jour.

 

 

 

Dans un premier temps, on constate dans le poème le registre merveilleux lorsqu’ on compare l´aube avec une déesse (vers 8)  cet aube, comme divinité, apporte un changement magique dans le paysage. L´aube donne donc au monde la magie et la vie après les ténèbres (ou la nuit, où tout est mort). On voit alors des oppositions comme « l’eau est morte »(v.2) avec  « wasserfal» (v.7). On voit ici avec l’antithèse eau (qui signifie vie) et mort, comment l’aube exploite le potentiel que peut y avoir le monde. Aussi avec les personnifications ' pierreries regardent' et ' fleur qui me dit son nom' comment l’aube donne de la magie.
Cette divinité ou déesse peut être interprétée  comme Aphrodite, car le poème nos fait allusion au wasserfall et Aphrodite est née de l océan, mais surtout car Aphrodite, la déesse de l’amour, peut accepter deux conceptions: celle de l’amour terraine  et celle de l’amour spirituel.

 

De plus, on peut observer l’amour charnel avec l´adoration que le narrateur a pour cette déesse : « j’ai senti un peu son immense corps. » (v.13) ; « j’ai embrassé l’aube d’été » (v.1). Aussi on voit comment le narrateur essaye de la chasser comme s’il aurait la nécessité de son corps.


Du côté de l’amour spirituel on trouve un amour symbolique : l’auteur est amoureux de la déesse et de l’aube, mais plus que ca, de ce qu’elle représente : la pureté, la chasteté. L’aube est emmenée  par le narrateur qui est un enfant. Le mot « Alba » du latin veut dire blanche, ce qui nous fait penser à l’innocence d’un enfant. Tous les deux, l’enfant et l´aube, représentent le début de quelque chose : l’aube du jour et l’enfant d’un homme : ils sont le début de la vie, d’une situation naturelle. L’aube peut seulement être apportée par un enfant mais ici on constate que l’auteur ne veut pas seulement nous raconter une historie, mais aussi veut nous partager quelque chose : il est donc cet enfant qui rêve et qui s’intéresse par l’aube, car c’est seulement à ce moment du jour qu’il peut apprécier la beauté et la magie du jour.

 

 

Dans un deuxième temps, en analysant la structure du poème on peut constater que c’est un
poème en prose. En étant un poème en prose, il n’est pas un poème au sens traditionnel : il est
un poème de forme libre qui n’a pas de vers. En effet, ici on peut constater qu’il est composé
de 7 strophes, chacune représentant une étape de l’apparition et la poursuite de l’aube. La
première et la dernière sont deux phrases ou deux vers uniques octosyllabes : la première, « J’ai
embrassé l’aube d’été » (l.1), est une phrase déclarative et affirmative qui nous introduit dans
l’histoire racontée sous forme de conte, mais qui est aussi une espèce de conclusion tirée par le
poète à la fin de l’expérience qu’il a vécu et qu’il va nous raconter. De cette manière, la strophe
suivante devra faire un retour en arrière. L’utilisation du « je » nous indique la présence d’un
poète-narrateur protagoniste qui utilise le passé composé pour évoquer une réflexion et évoquer
un passé psychologiquement non coupé de l’énonciation. De plus, cette phrase pourrait être
considérée comme un « cri de victoire » de la part du poète car il a pu « embrasser » et « tenir
entre ses bras » l’aube, ce qui n’est pas possible, mais fait partie du rêve. Elle est mise au début du
poème pour lui donner de l’emphase à cause de son importance pour la suite du poème.

Ensuite, la dernière strophe « Au réveil il était midi » (l.15), s’oppose complètement à la
première précédemment décrite mais à la fois elles sont en relation. Par rapport aux différences
constatées, on peut dire que cette phrase symbolise le rêve du poète mais l’annonce aussi. Avec
l’indicateur de temps « Au réveil », on nous démontre qu’effectivement le poète était en train de
rêver, ce qui explique le registre merveilleux du poème. De plus, elle exprime qu’à ce moment-là,
lors du réveil, c’était midi, ce qui s’oppose complètement à l’aube (début du jour) embrassée par
le poète. L’utilisation de l’Imparfait liée au complément circonstanciel de temps « midi » exprime
la postériorité du réveil : il était midi avant que l’enfant se réveille. Puis, par rapport à la relation
entre ces deux phrases on peut dire qu’elles se succèdent même si l’une est placée au début et
l’autre à la fin : après s’être réveillé, le poète a pu conclure qu’il « avait embrassé l’aube d’été ».
Ces deux phrases cherchent à donner des informations au lecteur, de l’introduire dans l’histoire,
de lui annoncer quelque chose avec laquelle il pourrait tirer des conclusions.

Aussi, on constate que les autres cinq strophes ont chacune un rôle. La deuxième est le début de
cette histoire et commence en faisant un retour en arrière. À partir des personnifications « et les
pierreries regardèrent » et des métonymies « et les ailes se levèrent sans bruit », elle introduit
l’état dans lequel se trouve la nature avant l’arrivée de l’aube. La troisième strophe (l.5-6) raconte
les premiers chemins parcourus par le poète dans son rêve et comment la nature commence à se
réveiller et à sortir de l’immobilité. La quatrième a le rôle d’annoncer l’arrivée physique de l’aube
et l’impression qu’elle a causée dans le protagoniste : il la compare à une déesse et lui attribue
des caractéristiques merveilleuses et de beauté. La cinquième a pour but de mettre en évidence
le chemin parcouru par l’enfant lorsqu’il poursuivait cette déesse qui s’échappait au travers de la
ville en lui donnant de la vie grâce à sa lumière. Le poète la personnifie lorsqu’il dit « elle fuyait »
à la ligne 10, pour la chasser finalement à la ligne 11, et décrire plus précisément cette chasse à la
strophe 6.

Toutes ces étapes ont pour but de mettre en évidence le registre merveilleux du rêve que le
poète veut nous raconter, dans lequel seulement lui pouvait apprivoiser l’arrivée de l’aube, decette déesse si attendue par Rimbaud. De plus, à partir des articulations temporelles présentes
dans l’œuvre on peut observer un ordre chronologique qui permet d’établir l’existence du temps
qui coulait dans le rêve: « Encore » (l.2) ; « La première » (l.5) ; « Alors » (l.9) ; « Midi » (l.15).
De plus, on peut aussi trouver un ordre dans le chemin parcouru par le poète mais aussi par
l’aube grâce aux compléments circonstanciels de lieu : « Au front des palais » (l.2) ; « La route du
bois » (l.3) ; « Dans le sentier» (l.5) ; « À travers les sapins » (l.7) ; « Dans l’allée » (l.9) ; « Par la
plaine » (l.9) ; « À la grand’ ville » (l.10) ; « En haut de la route, près d’un bois de lauriers » (l.12)
, « Au bas du bois » (l.14). Tous ces indices nous permettent de découvrir le fil directeur du récit,
qui pourrait être considéré comme rapide et qui marque un rythme qui donnera une musicalité à
l’œuvre.

Cette musicalité est marquée par la progression et la description de l’extension de la lumière.
Dans la deuxième strophe, la nuit domine encore : « Les camps d’ombres » (l.2), tandis que
dans la strophe suivante apparaissent les premières lueurs du jour : cela s’observe à partir de
l’expression « frais et blêmes éclats » (l.5) où les adjectifs qualificatifs « frais » et « blêmes »
désignent le froid et l’obscurité de la nuit, et s’opposent à « éclats » qui symbolise les premiers
signes de lumière en créant un oxymore. Ensuite, dans la quatrième strophe on peut observer que
la lumière de l’aube atteint les parties hautes du paysage, ce qui nous indique que peu à peu elle
descend vers la ville, vers le sol où se trouve la plupart des choses : « wasserfall » (l.7) ; « sapins »
(l.7) ; « Cime argentée » (l.7). Dans la strophe suivante, la lumière s’étale progressivement sur les
plaines, le coq, réveillé, commence à chanter en annonçant l’arrivée de la « déesse » qui échappe
l’enfant. Finalement, dans la sixième strophe, c’est-à-dire le dénouement, l’enfant qui attrape
cette déesse et croit avoir parvenu à saisir l’insaisissable, mais qui finalement dans la dernière
strophe avoue que l’aube lui est dérobé par le réveil au moment où il croyait l’avoir.

Finalement, on peut dire que le rythme de ce récit est aussi construit par l’utilisation des verbes de
mouvement : « j’ai marché » (l.3) ; « elle fuyait » (l.10) ; « je la chassais » (l.11). Ceux-ci indiquent
le mouvement constant du poète pour poursuivre dans ses rêves cette aube qu’il atteint. Le poète
voyage physiquement, mais seulement dans ses rêves puisque il reste toujours immobile en train
de dormir pendant que le rêve se déroule.

 

 

Dans un dernier temps, on constate que le narrateur est protagoniste, il se considère le créateur du jour, celui qui sait tout il s'attribue des caractéristiques magiques, comme comprendre les fleurs, les animaux et pouvoir être supérieur a l'aube. Il est partout en même temps "dans l'allée”, "par la plaine", "a la grand ville", "parmi les clochers". Tout au long du poème il se présente comme "je" sans nous dire qui il est vraiment. À la ligne 13, on constate qu'il es un enfant, ce qui nous était complètement méconnu jusqu'à ce moment. Le changement de "je " a "l'enfant" pourrait symboliser la fin du rêve. Quelqu’un observe comment l'enfant tombe au bas du bois, mais symboliquement c'est sa défaite, il a perdu, l'aube s'est échappé.

 

Aussi, l'utilisation de la troisième personne pourrait symboliser qu'il y a quelqu'un qui observe, et pourtant, quelqu'un d'autre, différent au "je" et à "l'aube" est rentré dans ce monde auquel seulement appartenaient le narrateur et l'aube: le narrateur "il" a brisé la complicité du "je" et de l'aube puisqu'il a pu observer ce qui était secret. "Je" donc es el narrateur qui vit l'aventure pendant que el "il " es el narrateur qui observe l'aventure.

 

 

En conclusion on pourrait dire que le décor onirique fait que on voit comment l´auteur est amoureux de la nature car il la décrit comme quelque chose merveilleux pour ce qu´il rêve. Mais il ne peut pas arriver a elle, pour sa lui se décrit comme un ´´mendiant´´, car l´aube est éphémère, juste comme l´enfance, donc on peut dire qu´il veut être un enfant de nouveau, ou simplement que la poésie a une vision sur le monde qui mélange le réalisme et la magie, a la quelle on peut arriver avec des yeux innocents et rêveurs d´un enfant.