Fabiana Casali, Sofia Jaeger.

 

Albert Camus, écrivain né dans l'Algérie française au XXème siècle, se fait connaitre par ces romans et pièces de théâtre, qui traitent des thématiques telles que la libération mais toujours d'une manière intellectuelle.

Les Justes, écrite en 1949, est une pièce théâtrale appartenant au cycle de la révolte de Camus. La pièce se déroule dans la Russie et met en place une organisation terroriste, prête à tuer le grand-duc.

On se trouve devant l'extrait de l'acte II, qui nous montre le dilemme qui rencontre l’organisation quand Yanek ne lance pas la bombe due à la présence inattendue de ses enfants.

On se demande donc quelle est la vision de la révolution ici présentée.

Pour répondre à cette question on verra dans un premier temps la relativité du dilemme, puis dans deuxième temps on analysera les deux visions opposées.

 

 

On peut voir tout au long de l’extrait que l’histoire tourne autour du dilemme : suivre la révolution n’importe quels soient les moyens ou essayer de faire la révolution sans qu’ils y aillent des victimes innocentes. C’est ici donc, qu’on peut observer que les concepts du devoir et du pouvoir sont complétement subjectifs selon la posture des personnages, ce qui qualifie ce dilemme comme relatif. On constate la présence du champ lexical du devoir et du pouvoir. On peut voir par exemple dans le texte, que Stepan pense que le devoir en vers l’Organisation c’est le primordial, et que rien d’autre importe : « Je le pourrais si l’Organisation le commandait » (ligne 35) et « Il devait obéir » (ligne 13). Kaliayev retourne avec ses camarades car : « Je pensais que je vous devais des comptes » (ligne 2), « que vous ne pouviez pas vous tromper » (ligne 3 et 4). C’est ici qu’on peut voir une énumération qu’amplifie le pouvoir qu’exerce l’Organisation sur ses membres.

 

Tous ses actes et ses décisions sont commandés pour le bien général de l’Organisation, que c’est plus grand qu’eux, car même si les personnages la composent, ils parlent d’elle comme si c’était quelque chose supérieure, en utilisant la 3eme personne à les lignes 8 « Décidez seulement, j’obéirai a l’Organisation », et 9 « L’Organisation t’avait commandé de tuer le grand-duc ». On peut ainsi constater le ton impératif qui domine cette scène : « Je le pourrais si l’Organisation le commandait » (ligne 35). L’Organisation n’est pas montrée comme un organisme dépersonnalisé mais comme une entité, on peut le voir à la ligne 36, avec la personnification dite par Dora : «L’Organisation perdrait ses pouvoirs et son influence si elle tolérait, un seul moment.. ». Annenkov est le seul qui ne mentionne pas l’Organisation et parle avec certain individualisme en disant qu’il est le responsable. Par contre Yanek, Stepan et Dora montrent leurs points de vue à travers d’elle, mais en aillant des visions opposés.

 

 

Dès le début de la scène on constate la personnalité sentimentale de Yanek, qui est soutenu par Dora, en opposition avec Stepan, dur et sans concession. On a donc ici deux visions qui s’opposent : attaquer le symbole de l’oppression en épargnant les innocents ou sacrifier tout, sans état d’âme au nom de la cause. Les personnages représentent alors deux concepts différents, le moral et la cause.

Les pensées de Yanek nous montrent sa personnalité idéaliste, tourmenté et humaine. On peut voir clairement son amour envers l’humanité et sa posture de faire la révolution sans qu’ils y aillent des victimes innocentes, comme on le voit à la ligne 10 « Mais elle ne m’avait pas demandé d’assassiner des enfants ». Sa posture est appuyée par Dora, qui le défend et parle par lui, « J’aurais reculé comme Yanek. Puis-je conseiller aux autres ce que moi-même je ne pourrais pas faire ? », Ligne 21. Dans les répliques de personnages on s’aperçoit que l’éthique prédomine dans leurs pensées, on le voit aux lignes 43 à 45 avec l’antithèse : « La révolution sera haïe de l’humanité entière […] Même dans la destruction, il y a un ordre, il y a des limites ». On s’intéresse ici aussi au temps au futur, qui nous montrent que l’avenir que Dora et Stepan attendant pour la révolution en cas de qu’ils tuent les enfants est complètement différent que celui que Stepan imagine.

Stepan croit aux yeux fermés que la fin justifie les moyens, et que sera avec cette pensée que la révolution aura résultat, on peut le voir dans les lignes 41 et 42 « Nous serons les maîtres du monde et la révolution triomphera » et dans les lignes 50 et 51 « Nous arriverons á bâtir une Russie libère du despotisme ». Il emploie le futur pour envisager un avenir glorieux. Avec l’emploie d’une répétition il cherche à déqualifier ses camarades et montrer que pour faire la révolution il faut faire tout ce qu’il soit nécessaire : «Vous ne croyez pas a la révolution. Vous n’y croyez pas. Si vous y croyiez totalement, complètement, si vous étiez surs que par nos sacrifices et nos victoires… » (Ligne 47 á 50). Il idéalise ainsi la position que l’homme atteindra « L’homme, libéré de ses maîtres et de ses préjugés, lèvera vers le ciel la face de vrais yeux » (exagération aux lignes 53 et 54).

Finalement, on constate aussi qu’Annekov fait le rôle de médiateur entre les personnages, et qui essai d’équilibrer les deux visons, en assumant la faute de tout le problème : « Je suis le responsable. Il fallait que tout fût prévu… » (Ligne 16).

 

 

On constate donc, en fin d’analyse de l’acte II de Les Justes (1949), que la vision ici présentée est divisée en deux : la suivre n’importe qu’elles soient les conséquences, ou avoir des limites en évitant le mal des gens innocents. Malgré ca on peut voir que la vision ici appuyé c’est plutôt celle de Yanek, soutenu para Dora : essayer de faire la révolution, mais de manière juste, sans devenir des assassins.

On peut néanmoins faire une relation de cet œuvre avec Les mains sales, de Sartre, qui met en scène le personnage d’Hugo. C’est un homme appartenant au parti communiste qui pour gagner la confiance de son parti doit assassiner Hoederer, du quel finit par sentir amitié, mais qui tue de toutes manière après le trouver enlacé avec sa femme. On se demande donc comment l’ouvrage déjà mentionné montre aussi une question éthique.

Caterina, Fernando, Joaquin

Commentaire, « Les Justes » d’Albert Camus

L’œuvre « Les justes », a été écrit en 1949 par l’écrivant, journaliste de guerre et dramaturge français, Albert Camus, né en Algerie en 1913. Sa critique du totalitarisme soviétique lui vaut les anathèmes des communistes et conduit à la brouille avec Jean-Paul Sartre. Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1957, sa réputation et son influence restent grandes dans le monde. Il a été adhérent au Parti communiste algérien pendant deux ans. Il proteste successivement contre les inégalités qui frappent les musulmans d'Afrique du Nord, il va au secours des espagnols exilés antifascistes, des victimes du stalinisme, des objecteurs de conscience.

L’extrait qu’on analysera tiré de l’acte ll, s’agit d’une dispute entre 4 personnes, mais surtout entre Kaliayev et Stepan qui font partie de l’Organisation et ont crée un plan terroriste pour tuer le grand duc et renverser son pouvoir. Yanek Kaliayev était chargé de lancer la bombe, mais les sentiments ont été plus forts quand il a vu la présence inattendue des enfants du grand-duc au moment de l’attentat, d’où sorte la dispute.

Notre problématique sera en quoi peut-on voir les différentes visions de révolutions présentes dans le texte?

Pour répondre a cette question, nous verrons tout d’abord le thème de la justice, puis nous nous intéresserons sur les sentiments présents dans le texte.

 

 

Pour commencer on analysera le thème de la justice selon le point de vue de Kaliayev et Stepan. Kaliayev défend sa thèse dans ce débat. Il refuse le terrorisme politique quand il conduit à tuer des enfants. S’oppose donc à l’Organisation comme le montre la phrase aux lignes 10 et 11 : « Mais elle ne m’avait pas demandé d’assassiner des enfants ». À cette pensé-là s’unissent Annenkov, Voinov et Dora. Dans un premier temps il y a les sentiments affectifs : « les enfants » c’est la cause principale dans le débat. Ils sont le symbole de l’innocence. Ce symbole est mis en valeur grâce aux réactions physiques des personnages : « Mes mains tremblent » ligne 19, « avec une voix morne » ligne 5. L’idéal de justice de Kaliayev met en contradiction l’idéal révolutionnaire, l’idéal de justice et l’assassinat des enfants qui ferait horreur au peuple. Kaliayev montre qu’il n’ait pas prêt à sacrifier des personnes innocentes pour satisfaire l’espoir de libération.

D’une autre partie, Stepan a une pensée complètement différente. Il insiste sur le devoir d’obéissance comme le montre le champ lexical dans le débat : « il devait obéir » ligne 13, « je le pourrait si l’Organisation le commandait » ligne 35. C’est un argument qui fait passer les valeurs collectives avant de celles des individus. C’est un argument qui fait passer les valeurs collectives d'un groupe (l'Organisation) avant celles des individus (Kaliayev). Désobéir signifie, en effet, faire prendre des risques à l’ensemble des révolutionnaires : « nous risquons d’être pris ». De plus cela annule des mois de travail collectif, avec les efforts énumérés dans les questions de Stepan: « Deux mois de filature, de terribles dangers courus et évités, deux mois perdus à jamais

? », « Encore de longues semaines de veilles et de ruses, de tensions incessantes [...] ? » cela enlève tout importance et tout sens à la mort de ceux qui se sont sacrifiés pour obéir, ce que renforce la répétition : « Egor arrêté pour rien. Rikov pendu pour rien. » Toute cette réplique est prononcée sur un ton violemment polémique, avec l’interpellation finale qui vise à faire réagir les adversaires : « Êtes-vous fous ? » . Aussi contrairement aux autres personnages, il refuse toute forme de compassion, qu’il assimile à celui de la sensibilité « Je n’ai pas assez de cœur pour ces niaiseries » ligne 39. C'est grâce à ce raisonnaient qu’il juge de faire sauver le peuple, « si vous étiez surs que par nos sacrifices et nos victoires, nous arriverons à bâtir une Russie libérée du despotisme, une terre de liberté qui finira par recouvrir le monde entier » lignes 49 à 52. Selon son mode de justice, il est indispensable de faire tout, même les actes plus terribles, « Quand nous nous déciderons à oublier les enfants, ce jour-là, nous serons les maitres du monde et la révolution triomphera » lignes 39 à 42. Dora, en envisageant le profit d’un attentat sur le long terme : « l’Organisation perdrait ses pouvoirs et son influence si elle tolérait, un seul moment, que des enfants fussent broyés par nos bombes.» Elle met en avant la contradiction entre l’idéal révolutionnaire, « le peuple entier, pour qui tu luttes », un idéal de justice, et l’assassinat d’enfants, qui ferait horreur à ce peuple-même : « la révolution sera haïe par l’humanité entière ». Sous forme hypothèses interrogatives, elle tente d’enfermer Stepan dans cette contradiction : selon elle, il n’est pas possible de faire le bonheur du peuple qu’on prétend aimer et conduire à la liberté en allant contre le libre choix de ce peuple. En opposition, le ton du chef Annenkov, est plus mesuré. Il ne donne pas tort à Kaliayev, mais, pour autant, réaffirme la puissance de l’Organisation en prenant sur lui la faute : « Il fallait que tout fût prévu et que personne ne pût hésiter sur ce qu’il avait à faire. » Cet aveu, en effet, souligne la puissance d’un ordre donné, face auquel personne ne doit « hésiter ». D’ailleurs son intervention a comme but de prendre collectivement la décision, de façon à ce personne ne puisse ensuite se battre à nouveau : « Il faut seulement décider si nous laissons définitivement échapper cette occasion ou si nous ordonnons à Yanek d’attendre la sortie du théâtre» Le choix verbal, « nous ordonnons », confirme la supériorité du collectif sur l’individuel ainsi que son niveau d'objectivité et sa qualité comme chef. Il n’intervient plus dans la suite du débat, comme si pour lui toute cette argumentation n’était pas importante u tout. D’une autre partie il y a les sentiments présents dans le texte.

 

Premièrement on analysera le point de vue de Stepan. Il est un personnage caractérisé par une personnalité dominante, on peut se rendre compte avec les phrases comme : « L’Organisation t’avait commandé de tuer le grand-duc » ligne 9, « il devait obéir » L13. La didascalie « violemment », ligne 46, nous montre une personne dure. Son mode de raisonnement est caractérisée sous forme de question, de cette manière-là il montre son point de vue en questionnant les autres personnages et en lui faisant croire que son mode de penser est l’incorrecte. La phrase « je n’ai pas assez de cœur pour ces niaiseries », ligne 39, nous montre une personne inhumaine, sans sentiments. De même il est pessimiste, on peut voir à la ligne 65 quand il dit « toi et moi ne sommes rien ». De plus ses dialogues sont caractérisés avec le champ lexical de la mort « terribles dangers » ligne 24, « tension » ligne 27, « assassin » ligne 65.

D’une autre partie, il y a Kaliayev est un personnage modéré qui n’a pas pu lancer la bombe car il s’est senti envahi par les sentiments à la ligne 10 : « elle ne m’avait pas demandé d’assassiner des enfants ». Il est une personne plus humaine car son état d’âme il est exprimé : didascalie « D’une voix morne » ligne 5, « j’ai honte de moi » ligne 59 « aidez- moi… je voulais me tuer » ligne 1. Fora, Annenkov et Voinov ont une même conviction idéologique, ils comprennent les sentiments de Kaliayev « J’aurais réculé comme Yanek », phrase dite à la ligne 21 par Dora, « Yanek a raison » ligne 12, « je crois que j’aurais fait comme Yanek » ligne 18. La répétition du mot « enfants » est un terme récurrent dans le débat. Ils représentent le symbole même de l’innocence, d’où l’horreur éprouvée à la seule idée de les tuer. Elle est mise en valeur par les allusions aux réactions physiques face à cette idée : « Mes mains tremblent », avoue Voinov, « plus bas » comme s’il ne pouvait même évoquer cet acte. Le mot « violence » de Dora dans la didascalie, reproduit ce sentiment d’horreur ainsi que sa négativité à la proposition de Stepan : « Pourrais-tu, toi, Stepan, les yeux ouverts, tirer à bout portant sur un enfant ? » Elle tente de le mettre en contradiction avec lui-même, en opposant sa réponse positive, et sa réaction : « Pourquoi fermes-tu les yeux ? » Face à cette accusation Stepan semble bien maladroite, avec d’abord une forme de déni: « Moi, j’ai fermé les yeux ? » puis une réponse peu convaincante : « C’était pour mieux imaginer la scène et répondre en connaissance de cause» donc c'est évident comment lui même il doute sur si tuer aux enfants c'est la solution. Donc on peut voir qu’il y a des sentiments complètement opposés entre les deux personnages principaux.

 

 

Comme conclusion nous pouvons dire qu’à partir de l’œuvre « Les Justes » acte ll d’Albert Camus, les différentes visions de la révolution selon le texte sont d’une partie épargner les innocents, une vision soutenu par tous les personnages sauf Stepan qu’il pense qu’on doit tout sacrifier pour la révolution. On peut comparer le personnage de Kaliayev avec le personnage de « Les Mains Sales » Hugo Barine. Dans ce livre de Jean Paul Sartre on peut constater qu’on a aussi une Organisation, mais cette Organisation appartient au parti communiste de Ilyria, Allemagne.