La Nuit juste avant les forêt
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La Nuit juste avant les forêts

 

Introduction

La Nuit juste avant les forêts est une pièce de théâtre écrite par Bernard-Marie Koltès en 1977. Cet auteur issu de la bourgeoisie provinciale, essaye de s’émanciper très tôt d’elle. Son voyage aux Etats-Unis marque et décidé de se consacrer au théâtre. Il va jouer des pièces et plus tard écrire d’autres dont le thème est marqué par ses différents voyages en Amérique et en Afrique.

            La nuit juste avant les forêts est une pièce d’une soixantaine de pages, écrite dans une seule phrase. Elle s’agit d’un sujet sans domicile fixe, un étranger qui s’adresse à un inconnu. Cette œuvre aborde des thèmes comme l’absence communication, la solitude, les inégalités et l’amour.

            Dans cet extrait le protagoniste nous montre ses profonds désirs de se communiquer avec une inconnue qu’il vient de rencontrer qui devrait lui conduire vers une chambre où passer la nuit.

            On va se demander en quoi cet extrait montre une société ou il est de plus en plus difficile de communiquer avec son prochain.

            Pour répondre a cette problématique, on va commencer par voir que ce soliloque est adressé à un inconnu. Ensuite on va voir que le protagoniste est dans une solitude accablante. Enfin on verra que de cette solitude et  l’absence de communication apporte le poétique, mais aussi la folie.

 

I.                   Un soliloque adressé à un inconnu

·         Un seul personnage

Une seule réplique avec des indices de 1ere personne

l.1 « je t’ai vu » à 1ere personne

l.3 « j’ai osé » à 1ere personne

 

·         Qui s’adresse a quelqu’un

l.1 « tu » à2e personne

l.15 « lorsque je t’ai vu » àPronom de 2e personne

- Il s’adresse a quelqu’un qui n’est pas présentà pas de communication

 

·         La nature de l’interlocuteur

l.1 « tu tournais le coin de la rue » à tutoiement vers quelqu’un qu’il ne connaît pas

l.1 « je t’ai vu »  à répétition à On voit que le protagoniste parle seulement d’une rencontre visuelle avec un inconnu à identification dans le personnage sur scène

 

            On vient de voir que le protagoniste s’adresse à un inconnu qui n’est pas sur scène, avec qui il ne peut pas communiquer. Cela nous montre les incapacités de communiquer dans notre société. On va voir maintenant en quoi cette incapacité se fait plus grande par la solitude accablante du protagoniste.

 

II.                Une solitude accablante

·         La situation du personnage : un sujet sans domicile fixe

- Champs lexicaux d’être mouillé et de se sécher

l.2 « il pleut sur les cheveux et les fringues »

l.4  « il faudrait que je me sèche »

l.10 « Mes fringues mouillés »

l.17 « Malgré les fringues et les cheveux mouillés »

- Champs lexicaux du domicile

l.12 « je cherche une chambre »

l.16 « à trouver une chambre pour une nuit »

l.26 « une chambre pour une nuit »

l.30 « ma chambre habituelle »

à Le protagoniste est un sujet sans domicile fixe qui vit dans la rue ou dans les hôtels à Situation de marginalité et solitude extrême.

 

·         Qui se situe dans un autre plan que l’autrui

l.4 « retourner là en bas » à métaphore utilisé pour lui, pour parler de la réalité, de la société. Il se situe dans un plan plus haut d’où il est tout seul et la communication est impossible

l.7 « mais en bas sont les cons, qui stationnent » à métaphore + terme péjoratif, il se sent différent aux autres

à Impossibilité de communication dû á la solitude du protagoniste

 

·         Et qui ne supporte pas le regard humain, même le sien

l.3 « et maintenant qu’on est là, que je ne veux pas me regarder, il faudrait que je me sèche » à rythme ternaire à emphase sur le désir de ne pas se regarder

à Le protagoniste ne supporte pas se voirà solitude extrême  

l.20-24 à métaphore du miroir, le protagoniste ne supporte pas les regards ni la présence humaine à solitude, impossibilité de communiquer Le personnage ne supporte pas se regarder lui-même, il vit dans une situation dans laquelle il est impossible pour lui de être regardé, on voit que quelque chose a du se passer pour qu’il sente cette honte vers lui-même.

 

            On vient de voir en quoi cet   extrait nous présente un personnage très solitaire qui ne supporte pas la présence des autres, et qu’il sent de l’honte de sa situation. Cette solitude nous fait penser qu’il existe pour lui une incapacité à communiquer dans cette société. Il nous reste à voir comment cette incommunication entraîne une prose poétique et folle.

 

III.             La solitude et l’impossibilité de communiquer apportent la prose poétique

·         Des rythmes poétiques

-          Assonances : l.3-5 « mais quand même j’ai osé, et maintenant qu’on est là, que ne veux pas me regarder, […] retourner là en bas me remettre en état »

-          Répétitions : l.24-26 répétition d’ « hôtel » et « habitude »

à Rythme poétique, musicalité à impossibilité de communiquer à expression poétique

 

·         La folie

-          Répétitions : l.1 « tu tournais le coin de la rue »

     l.14 «  tu tournais, là bas le coin de la rue »

à Il change de thème et revient ensuite à obsessions, folie

-          Champ lexical à miroir, hôtel, l’inconnu

 

·         Le décalage des registres de langue

-          Répétitions, assonance à langage poétique

-          L.2 « fringues »  et l.7 « cons » à registre familier, voire vulgaire.

à Folie et personnage mystérieux

 

            On vient de voir que cette solitude et l’incapacité à communiquer, entraînent chez le protagoniste une expression poétique, mais au même temps digne d’un fou. Ce type d’expression va lui entraîner ensuite une incapacité encore plus grande à communiquer. C’est un cercle vicieux.

 

 

Conclusion

            Pour conclure

·         On a vu que dans cet extrait, on nous montre un personnage qu’a partir d’un soliloque s’adresse à un inconnu. Qu’il se trouve aussi dans une solitude accablante, et enfin que cette solitude apporte une prose poétique et folle qui difficulté encore plus la communication.

·         On peut dire qu’à travers la description de la solitude extrême et d’une folie, on nous montre les incapacités à se communiquer dans notre société

·         On peut voir que cet extrait est particulier car le spectateur s’identifie dans le personnage vers lequel est adressé le soliloque et non dans le personnage sur scène.