Francisca Jaramillo, Rocio Vasquez, Lucas Chaparro

 

 

Blaise Cendrars, poète français d’origine suisse, se caractérise pour insérer le voyage et la modernité dans ses œuvres. En 1913, il publie La Prose du Transsibérien et la petite Jeanne de France avec des illustrations en couleur de la peintre Sonia Delaunay. C’est un poème-tableau de deux mètres de haut où texte et image se rejoignent pour représenter la longueur du voyage en Transsibérien. En effet, le texte est un poème en vers libres qui raconte le voyage d’un adolescent en compagnie d’une femme (qu’on découvre finalement être prostituée) dans la ligne de chemin de fer russe qui va de Moscou à Vladivostok. Mais là où on attend une description poétique du voyage, nous sommes en présence d’une dégradation du réel. Ainsi nous pouvons nous demander  comment chez Cendrars, l’écriture poétique métamorphose le réel. Pour tenter de répondre à cette question, nous étudierons le monde réel, le monde onirique et le monde moderne de l’œuvre. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dès le début de l’extrait nous pouvons entrevoir des caractéristiques réalistes du voyage qui est inspiré des voyages que l’auteur a vécu à partir de sa naissance. Ce poème trouve son inspiration dans les voyages de l’auteur qui sont ici exprimés comme un souvenir plaisant.  Dans un premier temps on peut voir un cadre spatio-temporelle qui reflète la réalité. Cela se voit par la focalisation interne, dont  l’énonciation est en première personne du singulier: “je” v. 3, “moi” v3, “je m’en”v8; par  le temps de l’écriture où les verbes sont  à l’imparfait désignant une certaine nostalgie du passé: “il m’avait”v7, “Je couchais”, “j’étais” v 9; le champ lexical du voyage “voyageur”v.3, “express”v.5, “Transsibérien”v14, “train”v.27; et finalement par les commentaires de l’auteur sur son propre récit autobiographique “Je m’en souviens, je m’en souviens, j’y ai souvent pensé depuis”v.8, dont le temps verbal (présent) est différent des autres temps du récit.

 

Dans un deuxième temps que les lieux visités reflètent la réalité du voyage. L’auteur a fait le voyage du transsibérien et donc il connaît les lieux des quels il parle. En plus la toponymie est très exacte avec “Kharbine” au v.4:une ancienne ville de la Chine, “Pforzheim” au v.5:une ville au nord de Allemagne pour désigner l’origine des coffres, “Germany” au v.6:pour désigner les coffres issues de Allemagne; et ensuite dans le voyage personnel onirique que nous étudierons après: “Golconde” au v. 13  est une ancienne cité d’Inde, et “Chine” au v. 17 

 

Donc nous constatons qu’au début de l’extrait le poète nous peint l’image réaliste d’un adolescent qui part en voyage au Transsibérien par des précisions d’espace et de temps mais nous rencontrerons une rupture dans le voyage physique et développerons l’imagination infantile du poète.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette rupture se constitue d’une métamorphose du personnage qui recule dans le temps et passe d’un adolescent à un enfant. Le voyage physique devient ici un voyage intérieur où le monde onirique et donc les rêves de l’enfant sont retraités. Ainsi nous verrons comment Cendrars évade L’espace et le temps déjà décrits. Premièrement par une imagination infantile qui est remarqué par l’illusion: “tout heureux” v9, “heureux insouciant” v11  qui montre l'enthousiasme de cette enfant par rapport au voyage; et le monde ludique d’enfance “de pouvoir jouer avec le browning nickelé”v9/10, “Je croyais jour aux brigands” v. 12.

 

Deuxièmement nous sommes en présence d’une imaginaire littéraire marqué par trois références aux personnages de la littérature tant infantile comme adolescente avec lesquels il s’imagine rejoindre dans ses combats respectifs. “Les voleurs de l’Oural” v.15, et “Jules Verne”v.16,  désignent le livre du auteur nommé récemment, appelée Michel Strogoff dont l’histoire se déroule en  Russie. “Ali baba et les quarante voleurs” v.19 récit de Les milles et une nuit, d’origine persane et indienne, représente un univers merveilleux. Finalement, le “Vieux de la montagne”v.20 désigne un des personnages des Paradis artificiels de Baudelaire

 

Nous voyons alors que ce passage à l’enfance est fortement marqué par des illusions et imaginations relatives au monde des rêves. Mais à la suite on verra une dernière rupture avec “Et surtout contre les plus modernes” (v.19) où l’auteur rentrera dans le monde moderne dans lequel il doit grandir et dont il sera désillusionné.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un retour à la réalité est mis en évidence dans la dernière partie du poème. Celui-ci marqués par des nouvelles références à la réalité, mais plus crues que celles du début du texte : “Les rats d’hôtel /Et les spécialistes des express internationaux” v.22/23. En plus du froid qui rentre peu à peu au train et à l’esprit du poète dans les vers 28 “rails congelés”, v.38 “Les vitres sont givrés” et v.45 “Et ma vie ne me tient pas plus chaude que ce châle”.  Il semble alors avoir changé pour une vision plutôt pessimisme du train et du voyage. Nous sommes en face d’un réel  dégoûtant qui semble accélérer le rythme du train.

 

En effet cella se reflète dans la structure du poème. Alors que le titre dit qu’il est écrit en  prose, le poème semble être  écrit en vers libre, on trouve alors des caractéristiques de la poésie (lyrisme plus utilisation d'allitérations comme “Les bruit des portes des voix des essieux grinçant sur les rails congelés”v.28) et de la prose (forme commune du discours). Il devient  pour Cendrars, le lieu d'expression de la diversité et du rythme éclatant de la vie moderne. tel qu’un le voit par la perception du rythme du train : le poème se compose de 450 vers sans aucune règle rythmique (vers long et courtes, sans rimes apparentes, sans arrêts) et un enjambement constant qui désignent la très longue longueur du trajet; l’utilisation des sens  “Les rythmes du train”v.26, “Le bruit des portes des voix [...]”v.28, mais surtout l’hyperbole du v.37 “Le bruit éternel” nous montrent la vitesse, la rapidité du train. On le voit très clairement au début de l’extrait avec “Il m’avait habillé de neuf et, en montant dans le train, j’avais perdu mon bouton” où on voit la rapidité qu’un vêtement neuf prend pour vieillir (symbolisé par la perte du bouton). L'accélération, la vitesse du monde moderne, les innovations techniques font éclater les formes traditionnelles de la poésie.

 

Il semble alors que Cendrars éprouve un désenchantement de la vie par cette désillusion enfantine qui tombe avec la réalité adulte. Il nous montre une  modernité  épuisante tel qu’il l’exprime avec la métaphore  des vers 43/44 “Bariolé/Comme ma vie”; la comparaison de “Europe [...]”v.47 et “ma vie” v.48; et l’adjective épithète qu’il ajoute au v.49 “pauvre” en plus de la répétition de l’expression “ma vie” qui renvoie à un retour au lyrisme. et cette réalité est dite par lui universelle par la métaphore au fin du poème “Et la seule flamme de l’univers/Est une pensée” par laquelle on peut associer la chaleur (“flamme”) avec la pensée humaine qui peut désigner le développement tan positif comme négative de la société humaine. le train est alors comme une sorte de symbole représentative de ces innovations par lequel l’auteur voit l’allure de sa vie. 

 

Finalement on voit à travers la structure du poème et la dégradation des sentiments de l’auteur comment la conception de “modernité” rentre dans le monde réel et donc dans le monde poétique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On peut en déduire qu’ici le poète rentre dans une vision pessimiste et donc une quête de la réalité moderne, et tente de lui échapper par l'évasion de l’espace et du temps. nous pouvons comparer cette œuvre à Alcools, d’Apollinaire car elle s’est inspiré de La prose du Transsibérien pour exprimer cette quête en vers libre et en absence de ponctuation.

 

 

 

 

 

 

 

Tamara Martin, Paula Araneda, Daniela Hola

On va étudier le poème en vers libre de Blaise Cendrars appelé “La Prose du Transsibérienne.

 

 

 

Cendrars est un poète du XX siècle avec un grand esprit d’aventure. Il s’échappe à l’âge de 17 ans de sa pension de Neuchâtel, il voyage en Russie et en Orient dont  il s’inspire pour écrire La Prose du Transsibérien en 1913. Un an après, il s’engage dans la légion où il perd son bras droit. Il continue à voyager pour découvrir l’Amérique.

 

Ce poème parle de l’auteur dans un train en train de raconter des expériences et sensations personnelles. Pourtant on peut se demander comment l’esprit aventurier de Cendrars est-il évoqué dans le poème.

 

 

 

Pour répondre à cette question on va voir, tout d’abord, l’évasion de la monotonie de l’auteur et enfin les temps de l’aventure.

 

 

 

Dans un premier temps on va voir l’évasion physique de l’auteur.

 

On peut voir l’esprit aventurier de l’auteur avec l’évasion de la réalité dans le poème. Il voyage depuis les 17 ans, ici on peut apprécier comment il s’échappe de la réalité en voyageant. Le poème commence dans le réel “Or u vendredi matin” v.1; ”On était en décembre”  v.2.

 

On peut voir beaucoup des lieux qui désignent la connaissance du tourisme de l’auteur “Kharbine” v.4, “Pforzheim” v.5, se sont des villes de la Chine et d’Allemagne, pays qu’il a visité.

 

 

 

Puis on va voir l’évasion psychologique de l’auteur vers un monde des rêves.

 

L’auteur laisse voler son imagination vers un monde littéraire par l’évocation des contes d’enfance “Jules Verne [...] Alibaba et les quarante voleurs” v.16 et 19. Il s’échappe aussi vers un monde d’aventure par l’évocation des éléments aventuriers “Nous avions volé le trésor de la Golconde; défendre contre les voleur de l’Oural; contre les Khoungouzes, les boxers de la Chine; et les enragés petits de mongols du Grand-Lama” v.13 à 18. Aux vers 26 et 27, et aussi aux vers 36 à 38, les bruits du train font la transition entre les monde réel et la fiction; puis au v.53 “Que je rêve” il revient au monde des rêves; aussi par la métaphore “Et la seule flamme de l’Univers Est une pensée” v.55 et 56.

 

 

 

Dans un deuxième et dernier temps on va voir les verbes au passé et l’effet qu’ils ont sur le poème.

 

On constate que le temps verbale de poème, du v.1 au v. 34 “était, coupés, avait, pensé, etc. ” est au passé, un temps verbal utiliser pour raconter des histoires, surtout dans les contes pour  enfants. Cette similitude des temps verbaux des contes des enfants, comme par exemple Alibaba et les quarante voleurs, démontre l’esprit d’aventure du poète car ces contes sont caractérisés par celle-ci et de cette façon démontrer son désir d’aventure.

 

 

 

Puis on va voir les verbes au présent et la manque de ponctuation.

 

L’utilisation de verbes au présent et la manque de ponctuation font allusion à que la vie est une aventure sans fin qui n’arrête jamais.

 

Au vers 41 “montent; descendent” il y a n parallélisme que sert à démontrer que la vie a des hauts et des bas.

 

L’accumulation des vers 52, 53 et 54 “je roule; je rêve; je fume” où “je roule” fait référence à l’enfance, “je rêve” à l’adolescence et “je fume” à l’âge adulte, ce qui démontre le temps qui passe.

 

Le vers 43 “Et ma vie ne me tient pas plus chaud que ce châle” c’est une métaphore pour dire que sa vie ne l’entretient pas.

 

Au vers 47 “l’Europe tout entière” montre les voyages que l’on appelé quand il s’est échappé.

 

 

 

Enfin on va voir la structure fantastique.

 

La structure des histoires fantastiques consiste, d’une manière simple, sur une rupture de la réalité, puis les actions fantastiques et finalement en retour a la réalité. Sur le poème de Cendrars en trouve une description du réel, v.1 à 8 “Or un vendredi matin; je m’en souviens, je m’en souviens”, jusque-là c’est normal, puis le vers 8 “je m’en souviens, je m’en souviens” fait la rupture de la réalité et commence la transition au rêve. La description de ce rêve, v. 9 à 20, correspond à l’action fantastique.

 

Finalement vers 21 à 23 le rêve s’accommode de plus en plus à la réalité, alors la transition à elle, “Les rats et les spécialistes” v.22 et 23, une métaphore pour énoncer les nouveaux ennemis, qui sont les ennemis quotidiens, c’est à dire les ennemis de la réalité.   

 

 

 

 

 

 

 

En conclusion, après avoir vu l’évasion de la monotonie, avec les voyages et les rêves, et les temps de l’aventure, avec les verbes au passé et au présent et la structure fantastique, Cendrars évoque son esprit aventurier parmis les temps verbales utilisés, la similitude avec les contes fantastiques et les voyages tant physiques comme au monde des rêves.

 

 

 

Après avoir étudié son esprit d’aventure, nous pouvons aussi nous demander comment découvrir le monde aide à évader le réel.