Commentaire réalisé par Florencia Valdivieso, Diego orellana, Ignacio Diaz, Rodrigo Berckdorf, Lucien Dardel, Javier Soto-Aguilar

Commentaire de texte

L’Amour de Marguerite Duras

 

Nous sommes en présence d’un extrait de l’incipit du texte L’Amour publié en 1971 par Marguerite Duras. Duras est un écrivain, romancière, dramaturge, scénariste et réalisateur. Elle est souvent associée au mouvement du Nouveau Roman. Dans cette œuvre Duras nous raconte de façon peu précise les relations entre trois personnages dans la station de balnéaire de S. Thala.

Cet extrait correspond à l’incipit de l’œuvre. Nous pouvons remarquer la présentation de la scène et une description ambiguë des personnages.

Nous allons Donc nous demander, en quoi cet extrait repousse les conventions du roman traditionnel?

Pour répondre nous allons parler tout d’abord sur la mise en place d’un cadre spatio-temporel flou, ensuite nous parlerons de l'ambiguïté des personnages, pour enfin parler de l’intrigue des actions des personnages.

 

                      I.        Mise en place d’un cadre spatio-temporel flou.

 

A.   Forte description (Cadre peu spatial marqué)

a.    L.3: Parallélisme “La mer (...) le temps” (caractérisation du paysage à rythme plus intense)

b.    L.2/L.8-9/L.10/L.14/… : Champ lexical de la plage “Plage / mer / surface d’eau / sable / flaques” (description profonde du paysage)

c.    L.28-29: Métaphore “La mer est déjà oxydée” (Coucher du soleil à temporalité ambiguë)

B.   Scène devient un personnage (Cadre temporel flou)

a.    L.8: Gradation “La mer (...) isolées” (mise en place d’”actions” pour le paysage)*

b.    L.15-16: Gradation “une flaque (...) de sel” (mise en place d’”actions” pour le paysage)*

            * Représente le cycle de l’eau et marque que le temps est cyclique et infini. Ceci nous amène à un cadre temporel flou avec une temporalité ambiguë

Maintenant que nous avons montré que le cadre spatio-temporel est flou nous allons parler de l'ambiguïté des personnages.

 

                    II.        Ambiguïté des personnages

 

A.   Personnage évanescent

a.    L.1: Déterminant indéfini et nom commun “Un homme” (personnage peu      caractérisé à personnage qui disparaît)

b.    L.11: Pronom indéfini “quelqu’un marche” (mise en valeur de l’action àpersonnage qui disparaît)

c.    L.11: Déterminant indéfini, pronom indéfini et nom commun “Un autre homme” (personnage peu caractérisé à personnage qui disparaît)

d.    L.17: Déterminant indéfini et nom commun “une femme” (mise en place d’un personnage différent à mais personnage peu caractérisé à personnage qui disparaît)

B.   Confusion des personnages

a.    L.11: Pronom indéfini “autre” (Confusion des hommes à personnage qui disparaît)

b.    L.5/11: Parallélisme “Il est (...) distinct”/”Il est (...) indistinct” (Caractérisation des deux hommes de même façon à confusion des hommes à personnage qui disparaît)

c.    L.30: Apposition “Trois,” (Mise en valeur du groupe à confusion des personnages à personnage qui disparaît).

On peut donc dire que les personnages sont ambigus et ils ont perdu leur importance dans le récit. Nous pouvons même dire que les personnages et la scène sont dans le même niveau. Pour conclure nous allons parler de l’intrigue des actions des personnages.

 

                   III.        Intrigue des actions des personnages.

 

A.   Relations absentes des personnages

a.    L.2/7/10/17-18/22/… : Champ lexical de la vision “regarde / yeux fermés / …” (mise en place d’une action unique à unifie les personnages mais ne montrent pas de relation entre eux)

b.    L.17: Verbe isolée “Assise.” (Mise en valeur une action éloignée des autres personnages)

B.   La monotonie

a.    L.12-13: Énumération et répétition “Il marche (...) il revient” (description d’une action monotone à dévalorisation de l’action)

b.    L.19: Énumération “Sa marche (...) lointaine” (montre une action constante et monotone à presque quotidien à dévalorisation de l’action)

c.    L.3/13/24/31: Répétition terme lent “lent / lenteur” (marque une action peu choquante donc à dévalorisation de l’action)

d.    L.26: Métaphore “pas régulier d’un prisonnier” (lenteur et monotonie de la marche)

e.    L.25: Antithèse “se déforme, se reforme” [Renvoie au cycle (lien avec cycle de l’eau) donc marque monotonie, infinité et répétition à action peu importante à dévalorisation de l’action]

f.     L.7/36: Parallélisme “Il ne bouge pas”/”Il bouge” (Rupture de la monotonie de la scène)

 

En conclusion nous pouvons dire que l'absence des caractérisations et la confusion des personnages rapportent à une ambiguïté des personnages qui fait perdre la valeur du personnages du roman traditionnel, la mise en place d’un cadre spatio-temporel flou renforce l’absence de valeur des personnages et l’intrigue des actions des personnages avec des relations absentes entre eux et la monotonie autour de ses actions, finit par repousser les conventions du roman traditionnel avec l’absence d’actions importantes.

Nous pouvons donc dire que cet extrait ne marque aucune de trois fonctions de l’incipit et il repousse alors les conventions du roman traditionnel.

Cet extrait met en évidence l’élimination d’une histoire puissante et des personnages développés qui étaient les conventions traditionnelles, procédé utilisé par des auteurs modernes avec l’intention de renouveler le genre romanesque. On retrouve ainsi cette élimination, mais de manière partielle dans  La métamorphose de Franz Kafka.